Articles


Système caprin

Il gère de A à Z

Un éleveur de chèvres relate ses débuts prometteurs depuis son installation en 2011.

 

Sébastien Roussel produit et vend des fromages dans l'Auxois.

 

Les chèvreries deviendraient-elles «tendance» en Côte d'Or ? Un intérêt certain pour les caprins se distingue depuis peu. «Nous installons un à deux chevriers par an, alors que ce n'était pas le cas avant» relève Édouard Benayas, conseiller à la Chambre d'agriculture. Des investissements relativement modérés et un marché fromager porteur en vente directe encourageraient les jeunes à s'installer. Sébastien Roussel, 33 ans, a franchi le cap en 2011 à Blancey, dans le canton de Pouilly-en-Auxois. Cet hors cadre familial ne s'imaginait pourtant pas devenir éleveur : «J'ai suivi des études d'ingénieur à Rouen mais je pensais pas avoir un jour ma propre ferme. Je suis très heureux de mon activité aujourd'hui». Originaire du canton de Genlis, Sébastien Roussel a pris sa décision suite à divers stages agricoles : «j'ai testé différentes productions telles que les vaches allaitantes, les ovins, les poulets et donc les chèvres...  Mon choix étant fait, j'ai trouvé une ancienne ferme à Blancey. Sept hectares de prés me suffisent et je n'ai pas de matériel. Au niveau alimentaire, une chèvre est huit fois moins exigeante qu'une vache. J'ai commencé avec 20 Saanen achetées dans la Drôme, avant d'arriver aujourd'hui à 34 chèvres. Les structures d'un système caprin sont de taille modeste et cela facilite l'installation». Des travaux ont tout de même été nécessaires dans cette ancienne étable : «il a fallu créer une salle de traite et, surtout, un laboratoire de transformation. Pour ce dernier, mon père m'a beaucoup aidé, ce qui a considérablement fait baisser le coût de la facture» souligne l'éleveur.

Obligation de transformer

En Côte d'Or, s'il existe une collecte pour le lait de vache, ce n'est pas le cas les chèvres. «Nous ne sommes pas assez nombreux dans le département, il y a donc obligation de transformer le lait» explique Sébastien Roussel, «de toute façon, c'est dans notre intérêt. Nous valorisons beaucoup mieux notre production avec la vente directe, sans le moindre intermédiaire. Nous ne sommes pas alignés sur divers cours nationaux ou internationaux, nous gérons de A à Z et cela change tout au niveau de la marge. Les seules choses que j'achète sont les aliments concentrés». Le chevrier produit différents types de fromages de mars à novembre. Les ventes se portent plutôt bien : «les résultats économiques sont bien meilleurs que l'étude prévisionnelle. Il n'y a pas de concurrence dans le secteur. Il est certain que c'est un choix de vie, qu'il y a toujours du travail et pas de week-end pour celui qui travaille, mais il y a bien un revenu qui sort de l'exploitation». En parralèle de son activité, Sébastien Roussel préside l'association des producteurs de fromages fermiers de Côte d'Or. Cet organisme comptant une quinzaine d'adhérents a tenu son assemblée générale lundi 19 janvier au sein même de sa ferme. Le jeune Pollien, qui remplace Dominique Bertrand depuis 2013, a fait part de sa volonté de «développer les liens entre producteurs afin de travailler, s'entraider et progresser ensemble». Renseignements sur http://lebiquet.blogspot.fr

Aurélien Genest